Parole à méditer
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc, 12 : 32-40
Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas.
Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.
Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte.
Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir.
S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils !
Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Méditation
L’Évangile (Lc 12, 32-48) nous parle du désir de la rencontre définitive avec le Christ, un désir qui nous fait nous tenir toujours prêts, l’esprit en éveil, parce que nous attendons cette rencontre de tout notre cœur, de tout notre être. Il s’agit d’un aspect fondamental de la vie. Il y a un désir que nous avons tous dans le cœur, qu’il soit explicite ou caché, nous avons tous ce désir dans le cœur.
Il est important également de voir cet enseignement de Jésus dans le contexte concret, existentiel dans lequel Il nous l’a transmis. Dans ce cas, l’évangéliste Luc nous montre Jésus en train de marcher avec ses disciples vers Jérusalem, vers sa Pâque de mort et de résurrection, et sur ce chemin, il les éduque en leur confiant ce que lui-même porte dans son cœur, les attitudes profondes de son âme. Parmi ces attitudes, il y a le détachement des biens terrestres, la confiance dans la providence du Père et, justement, la vigilance intérieure, l’attente active du Royaume de Dieu. Pour Jésus, c’est l’attente du retour à la maison du Père. Pour nous, c’est l’attente du Christ lui-même, qui viendra nous prendre et nous conduire à la fête sans fin, comme il l’a déjà fait avec sa Mère, la Très Sainte Vierge Marie : il l’a emmenée au Ciel avec lui.
Cet Évangile veut nous dire que le chrétien est quelqu’un qui porte en lui un grand désir, un désir profond : celui de rencontrer son Seigneur avec ses frères, ses compagnons de route. Et tout ce que Jésus nous dit est résumé dans une phrase célèbre de Jésus : « Car où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12, 34). Le cœur qui désire. Mais nous avons tous un désir. Les pauvres gens sont ceux qui n’ont pas de désir ; le désir d’aller de l’avant, vers l’horizon ; et pour nous, chrétiens, cet horizon c’est la rencontre avec Jésus, la rencontre avec lui justement, qui est notre vie, notre joie, celui qui nous rend heureux. Mais je voudrais vous poser deux questions. La première: vous tous, avez-vous un cœur plein de désir, un cœur qui désire ? Réfléchissez et répondez en silence et dans votre cœur : toi, as-tu un cœur qui désire ou as-tu un cœur fermé, un cœur endormi, un cœur anesthésié à l’égard des choses de la vie ? Le désir, aller de l’avant à la rencontre avec Jésus. Et la deuxième question : où est ton trésor, ce que tu désires ? — Parce que Jésus nous a dit : là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur — et je vous demande: où est ton trésor ? Quelle est pour toi la réalité la plus importante, la plus précieuse, la réalité qui attire mon cœur comme un aimant ? Qu’est-ce qui attire ton cœur ? Est-ce que je peux dire que c’est l’amour de Dieu ? As-tu le désir de faire du bien aux autres, de vivre pour le Seigneur et pour nos frères ? Je peux dire cela ? Chacun répond dans son cœur.
PAPE FRANÇOIS, ANGÉLUS, Place Saint-Pierre, Dimanche 11 août 2013
Chant de méditation :
Prière
Esprit-Saint,
Toi qui es depuis toujours le maître de l’impossible,
viens réaliser en nous tout ce qui t’est possible :
fais revivre ce qui meurt,
fais éclore ce qui germe,
fais mûrir ce qui est tombé en terre,
Sois en nous l’Esprit du Père ;
viens nous convaincre de donner notre vie
et de collaborer au grand œuvre de la création,
de la terre à transformer
aux terres à partager entre nous.
Sois en nous l’Esprit du Fils :
viens nous apprendre à passer par la Croix
pour ouvrir le chemin de ton Royaume
et à vivre dans la confiance
les épreuves comme les joies.
Sois en nous l’Esprit de sainteté,
qui nous initie aux moeurs de Dieu,
à la générosité du Père, à la fidélité du Fils,
et aussi au courage des apôtres
et à la louange de Marie.
Sois en nous l’Esprit
qui fait sans cesse une humanité nouvelle,
qui recrée nos libertés quand elles se défont,
qui maintient l’espérance au coeur même des violences,
qui ne désespère d’aucun homme,
pas même de ceux qui n’attendent plus rien de Dieu.
Donne-nous à chacun de trouver notre place
dans ce grand corps du Christ
et de consacrer tout notre être à sa croissance,
pour que le monde ait la Vie, la Vraie Vie,
celle que l’on trouve en perdant la sienne,
avec toi, grâce à toi,
Ô maître de l’impossible !
Amen !