Nous avons actuellement dans notre diocèse plusieurs séminaristes en formation, dont Romain Prouvez, qui a grandi entre Raillencourt-Sainte-Olle et Sailly-lez-Cambrai. Prenons le temps de comprendre comment s’organise leur vie, entre formation et mission en paroisse.
LA FORMATION
La formation se déroule le plus souvent dans un séminaire et dure un minimum de six années. La France compte actuellement 32 séminaires et maisons de formation. On en compte aussi trois à Bruxelles et un séminaire français à Rome.
Le premier cycle, qui dure deux ans, est essentiellement le temps du « discernement » pour vérifier si l’on a les aptitudes et les motivations nécessaires pour être prêtre. Parfois un stage (coopération, études spécifiques, engagement associatif, etc.) peut suivre ce premier cycle.
Le deuxième cycle dure trois ou quatre ans, et oriente la formation plus spécifiquement vers le ministère presbytéral. La formation en théologie alterne avec des temps d’insertion pastorale pour apprendre à connaître son diocèse, découvrir et comprendre les réalités humaines. L'ordination diaconale est reçue au terme de la sixième année de formation.
L’année précédant l'ordination sacerdotale (« l’année diaconale ») oriente davantage la formation vers la pratique pastorale et permet une synthèse de l’ensemble du parcours de formation.
LE SEMINAIRE
On ne peut pas parler de formation des prêtres sans évoquer le séminaire.
Pour le diocèse de Cambrai, nos futurs prêtres se forment à Orléans, Strasbourg, Issy-les- Moulineaux (comme Romain Prouvez) et Versailles. Même s’ils ne sont pas tous dans le même séminaire, leur formation conserve des bases communes.
La formation au séminaire s’entoure autour de 4 piliers.
- La vie communautaire
La vie de communauté est plus qu’un mode de vie lié à l’habitat sous un même toit. Elle s’impose à chacun comme une véritable école de vie.
C’est sous le signe de la communauté que commence la journée avec le temps des laudes. Ces temps liturgiques qui ponctuent la journée (liturgie des heures et eucharistie) permettent de vivre en Église, de prier les uns pour les autres. Car c’est bien le Christ qui nous rassemble et qui est au cœur de notre vie.
- La vie spirituelle
Avant leur entrée au séminaire, un bon nombre de séminaristes ont vécu une année de fondation spirituelle au cours de laquelle ils ont appris à enraciner leur vie dans la prière. Ils vont poursuivre cet enracinement en y intégrant progressivement les autres éléments de la formation, notamment la formation intellectuelle.
La vie spirituelle trouve sa source d’abord dans la vie de prière et la vie liturgique de la communauté (prière du matin, prière du soir, messe quotidienne, adoration eucharistique hebdomadaire…).
- La vie intellectuelle
Durant leur présence au séminaire, les séminaristes consacrent l’essentiel de leur temps à la formation intellectuelle. Elle vise non seulement à leur faire acquérir une compétence réelle dans les différentes disciplines nécessaires à leur ministère futur, mais à leur fournir aussi des méthodes pour leur travail personnel et le travail en groupe.
Parce que pour faire un prêtre intelligent capable de répondre à toutes les questions (ou presque) que ses paroissiens ne manqueront pas de lui poser, il faut bien que le séminariste commence par se les poser lui-même, le séminaire dans sa sagesse a prévu des cours divers et variés.
- La vie pastorale
C’est bien la formation toute entière qui est à visée pastorale.
L’insertion pastorale donne aussi la chance de découvrir des lieux et des personnes, de rencontrer des laïcs engagés dans la vie de l’Église et de mieux percevoir la réalité concrète du ministère presbytéral dans le monde d’aujourd’hui et la nécessaire collaboration entre prêtres, diacres et laïcs.
C’est ainsi un lieu de formation et de discernement. Vie au séminaire et insertion pastorale se fécondent mutuellement.
L’insertion pastorale a pour objectif l’apprentissage de la responsabilité pastorale : il s’agit à la fois d’acquérir une compétence en vue de l’accomplissement des différentes fonctions des prêtres et d’entrer progressivement dans l’esprit du ministère presbytéral, avec le mode de vie qu’il implique.
Les séminaristes de dernière année, diacres, sont quant à eux envoyés dans leur paroisse d’insertion à temps plein et ont sept sessions de formation d’une durée d’une semaine, réparties tout au long de l’année. C’est ce que l’on appelle l’année diaconale.
Cette année oriente la formation de manière plus construite vers la pratique pastorale.
Ses sessions de formation alterneront avec de longues périodes d'insertion en paroisse. L'année diaconale prend en compte la reprise approfondie de l'expérience de vie pastorale et permet une relecture et une synthèse de l’ensemble du parcours de formation.