Spécial vie consacrée
02 février 2023
Extrait du manuscrit A Thérèse de l’Enfant Jésus
Du mystère de sa vocation, au mystère du choix, au mystère de miséricorde.

Ouvrant le Saint Évangile, mes yeux sont tombés sur ces mots : « Jésus étant monté sur une montagne, il appela à Lui ceux qu’il lui plut ; et ils vinrent à Lui. » (Saint Marc, Chap. III, v. 13). Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme… Il n’appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu’il lui plaît ou comme le dit Saint Paul : « Dieu a pitié de qui Il veut et Il fait miséricorde à qui Il veut faire miséricorde. Ce n’est donc pas l’ouvrage de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. » (Ep. aux Rom. chap. IX, v. 15 et 16).

 

Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences, pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces, je m’étonnais en Le voyant prodiguer des faveurs extraordinaires aux Saints qui l’avaient [2v°] offensé, comme Saint Paul, Saint Augustin et qu’Il forçait pour ainsi dire à recevoir ses grâces ; ou bien en lisant la vie de Saints que Notre Seigneur s’est plu à caresser du berceau à la tombe, sans laisser sur leur passage aucun obstacle qui les empêchât de s’élever vers Lui ….

 

Jésus a daigné m’instruire de ce mystère. Il a mis devant mes yeux le livre de la nature et j’ai compris que toutes les fleurs qu’Il a créées sont belles, que l’éclat de la rose et la blancheur du Lys n’enlèvent pas le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de la pâquerette… J’ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes…Ainsi en est-il dans le monde des âmes qui est le jardin de Jésus. Il a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés aux Lys et aux roses ; mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d’être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du bon Dieu lorsqu’Il les abaisse à ses pieds. La perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu’Il veut que nous soyons…J’ai compris encore que l’amour de Notre Seigneur se révèle aussi bien dans l’âme la plus simple qui ne résiste en rien à sa grâce que dans l’âme la plus sublime ; en effet le propre de l’amour étant de s’abaisser, si toutes les âmes ressemblaient à celles des Saints docteurs qui ont illuminé l’Eglise [3r°] par la clarté de leur doctrine, il semble que le bon Dieu ne descendrait pas assez bas en venant jusqu’à leur cœur ; mais Il a créé l’enfant qui ne sait rien et ne fait entendre que de faibles cris, c’est jusqu’à leurs cœurs qu’Il daigne s’abaisser, ce sont là ses fleurs des champs dont la simplicité Le ravit… En descendant ainsi le Bon Dieu montre sa grandeur infinie. De même que le soleil éclaire en même temps les cèdres et chaque petite fleur comme si elle était seule sur la terre, de même Notre Seigneur s’occupe aussi particulièrement de chaque âme que si elle n’avait pas de semblables ; et comme dans la nature toutes les saisons sont arrangées de manière à faire éclore au jour marqué la plus humble pâquerette, de même tout correspond au bien de chaque âme.                                     

Manuscrit A Thérèse de l’Enfant Jésus

Article publié par Christine GAMBIER • Publié le Samedi 28 janvier 2023 - 19h47 • 324 visites

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