soeur Cécile-Marie

Ces religieuses qui accueillent des enfants presque gratuitement

Voilà plus de cent ans que chaque été les religieuses du boulevard Kennedy proposent aux enfants un centre de loisirs. Le « patro » des Bleuets du Nord, à la santé économique fragile, attire plus de deux cents enfants et reste fidèle à trois piliers.

 

Derrière la grande bâtisse en brique, un immense terrain de jeu s'offre aux enfants de trois à quinze ans. Des arbres, des balançoires, de l'herbe et de petits locaux éparpillés. Aujourd'hui, soeur Cécile-Marie dirige cet accueil estival, 235 enfants sous ses yeux. « C'est un centre de loisirs comme un autre, avec des particularités. » La première découle du modèle économique, il s'agit de la débrouillardise. Car les animateurs sont justement rémunérés et le patronage reçoit très peu d'argent, d'autant plus qu'il s'adresse prioritairement aux familles ayant peu de ressources. Sa survie tient donc au soutien de la congrégation auquel les soeurs appartiennent, celle des Servantes des pauvres, basée à Angers. Dans les faits, « nous ne sommes pas dans la consommation, mais dans l'animation », ose Julie. « Je suis surpris de voir les jeunes s'amuser avec si peu, à l'heure des jeux vidéos et de l'Internet », confie Cédric, animateur et séminariste. Devant lui, une vingtaine de garçons s'éclate à la balle au prisonnier. Un peu plus loin, des demoiselles répètent une chorégraphie. De l'autre côté, le cache-cache s'éternise entre des buttes de terre. L'animation se veut simple et familial. Arrive ainsi le deuxième pilier. « Avant l'été, tous les animateurs se retrouvent pendant trois jours pour apprendre à se connaître et préparer les jeux », détaille Fatima, touchée par « l'entraide entre accompagnateurs ». À l'image de beaucoup d'autres, Emmanuella, 17 ans, vient ici chaque été, désormais en tant qu'animatrice. Dernière spécificité, après la débrouillardise et l'esprit de famille, les valeurs véhiculées. Alors que les autres religieuses continuent leur mission auprès des malades démunis, soeur Cécile-Marie explique qu'il n'y a aucun prosélytisme de leur part. « Nous répondons aux questions des enfants par rapport à notre choix de vie et nous proposons un bénédicité avant les repas. Il n'y a aucun enseignement religieux, uniquement des valeurs », conclut-elle. À sa connaissance, le « patro » de Denain n'a encore suscité aucune vocation religieuse. ?

 

PAR MAXENCE LAMBRECQ 

La Voix Du Nord

Article publié par Père François Triquet • Publié le Samedi 21 juillet 2012 • 2992 visites

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