« On peut être jeune et prêtre ! »

François et Jean ont choisi la voie de Dieu : « On peut être jeune et prêtre ! » Article publié dans la Voix du Nord

samedi 18.06.2011, 05:18 - La Voix du Nord

  francois-et-jean-ont-choisi-la-voie-de-1181536.jpg francois-et-jean-ont-choisi-la-voie-de-1181536.jpg  

 

François Triquet (à g.) et Jean Carnelet ont étudié ensemble au séminaire de Lille: l'un sera diacre à Maubeuge, l'autre à Marly.

 

|  LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ |

 

Dimanche 26 juin en l'église de Maubeuge, Mgr Garnier ordonnera diacres Jean Carnelet et François Triquet. Comment deux jeunes futurs prêtres (28 et 27 ans), se positionnent vis-à-vis de leur religion dans notre société ?

 

 

 

 

> Comment naît une vocation de prêtre ? 
François Triquet : « Au lycée, je me posais plein de questions sur mon avenir, mais je ne m'étais pas imaginé qu'on pouvait se poser la question d'être prêtre. Et un jour, j'ai vu un séminariste et je me suis dit : "On peut être jeune et prêtre !" En 2006, j'ai obtenu mon BTS domotique. Après un pélerinage à Lourdes, je suis rentré au séminaire. »

4167554e735533714f556f4142306d4a?

Jean Carnelet : « À l'âge de 7-8 ans, la question est venue, puis repartie aussi vite. Le déclencheur, ça a été lors de ma confirmation, à 16 ans. J'ai passé un bac comptabilité commerce, puis j'ai pris "une année de discernement" pour réflechir à tout type de vocation. » 

> Comment a réagi votre entourage ?
F. T. : « Mes parents étaient très surpris. Ils avaient beaucoup de mal à comprendre ce choix, alors que je m'en sortais bien dans mes études. Mais à la paroisse, ils ont vu que j'étais heureux. »
J. C. : « Je l'ai d'abord annoncé à ma mère. Je croyais tenir le scoop, mais elle m'a dit : "Je sais, je m'en doutais" . Mes parents n'ont pas essayé de m'influencer. » 

> Même si vous en êtes le contre-exemple, la tendance est au vieillissement des prêtres en France. Un virage a-t-il été manqué ?

 J C. : « La religion est un peu à contre-courant en ce moment. La manière de fonctionner de l'Église est différente, car on est dans une société du "zapping". Nos assemblées dominicales sont assez vieillissantes, mais quand on voit les JMJ, des milliers de jeunes se rassemblent dans un stade comme à Nungesser (ce lundi de Pentecôte). 500 choristes, ça en claque ! En comparaison dans l'église, le prêtre avec la voix chevrotante... » 

> Le stade, nouvelle demeure du Seigneur ?
J. C : « Dieu est partout ! » 

> Comprenez-vous les athées ? 
J. C. : « J'ai du mal à expliquer ce genre de choses. Il y a peut-être l'idée que la religion nous met le grappin dessus, alors qu'on est parfaitement libre de vivre notre foi. »
F. T : « Il faut changer l'image de l'Église. Elle rejoint les jeunes, mais c'est aussi à nous d'aller vers eux. L'Église a sa place sur Internet, dans les réseaux sociaux. Si je trouve une vidéo de rock chrétien sur Youtube, je la partage ! » 

> Dans une société française de plus en plus multi-culturelle et « multi-cultuelle », vous sentez-vous concurrencé ? 
F. T : « Je suis heureux quand je vois des chrétiens élus au conseil municipal ou actifs dans les associations. Leur engagement est nourri par la foi. Mais il faut avoir un grand respect les uns envers les autres et apprendre à se connaître. J'ai participé à une rencontre avec des musulmans. En découvrant le bâtiment "église", plein de questions leur sont venues à l'esprit. »

J. C. : « La différence fait peur. Mais il faut accepter l'idée que l'autre peut nous apporter quelque chose. » 

• RECUEILLI PAR J. CA.

Article publié par Père François Triquet • Publié le Samedi 18 juin 2011 • 4636 visites

keyboard_arrow_up